Résumé de Principles for Dealing with the Changing World Order: Why Nations Succeed and Fail par Ray Dalio

Après m’avoir attaqué à Principes de Ray Dalio, un de ses nouveaux livres est sorti il y a quelques mois, donc j’ai décidé de me le procurer.

Si vous voulez un aperçu de qui est Ray Dalio, je vous invite à lire l’introduction du dernier résumé (tldr: gestionnaire d’un des plus grand fonds spéculatif macro au monde).

Aussi, si vous voulez un aperçu de son livre, voici une vidéo Youtube d’environ 45 minutes. Il introduit les grands concepts entourant les puissances mondiales de leur époque.

L’histoire n’est que des grands cycles

Un élément clé à retenir du livre est que beaucoup de choses que l’on croit extraordinaire, ne le sont pas vraiment, c’est simplement qu’on les a jamais vécu. Pour Ray, beaucoup de phénomènes se résument à de très long cycle.

En réfléchissant un peu, on peut y trouver une certaine logique.

  • La bulle technologique des années 2000 était anormale, tout comme la manie des tulipes en 1634.
  • La crise financière de 2008 était anormale tout comme 1929 l’était.
  • Les taux d’intérêt à 0% de 2010 à 2016 était anormale tout comme les taux d’intérêt au Japon dans les années 2000.
  • La COVID était anormale tout comme la grippe espagnole l’était en 1918.
  • La hausse des taux de 2022 était anormale tout comme elle l’était en 1970-80.

Parfois, il étire un peu le concept, comme pour la répartition de la richesse, mais je pense qu’il veut montrer que cela peut fonctionner à beaucoup d’endroits si on prend un horizon assez long.

Je pense que cette mentalité est ancrée profondément chez Ray. Si vous pensez réellement comme cela, vous serez toujours préparé à la prochaine pandémie, le prochain crash boursier, la prochaine guerre mondiale et j’en passe. C’est une mentalité de « bear », c’est-à-dire la mentalité de quelqu’un qui voit de façon disproportionnée les aspects négatifs entourant l’économie et se prépare en conséquence.

Au fonds, il n’a pas pour autant tort, mais cela le pousse à être toujours sur ses gardes en voyant des « changements de paradigmes » pour chaque petit événement. Les changements qu’il mentionne dans son livre se passe sur des siècles, mais de la façon que le livre l’apporte, ça semble très rapide.

L’économie et l’économie financière

Un élément intéressant qu’il apporte est que votre richesse financière n’est pas la même chose que votre richesse. On parle ici des prix versus votre richesse réelle.

Par exemple, si le prix de votre maison augmente, vous êtes financièrement plus riche. Par contre, vous êtes tout aussi riche parce que vous habitez la même maison.

Notre façon de comptabiliser la richesse financière nous mélange sur notre richesse réelle. Le lien est assez facile à faire avec une obligation. Disons que vous détenez une obligations sur 30 ans qui ne verse aucun coupon (aucune versement d’intérêt). En d’autres mots, vous investissez aujourd’hui et le seul flux monétaire que vous recevrez est dans 30 ans ce qui représentera le capital et les intérêts. Faisons aussi l’hypothèse que vous ne pouvez pas vendre votre obligation.

Si les taux d’intérêt diminuent, êtes-vous plus riche? Financièrement, oui, car le prix de l’obligation vient de monter. Par contre, l’actif financier produit le même montant et vous recevrez le même montant dans 30 ans. Vous êtes plus riche aujourd’hui, mais votre richesse financière va dorénavant augmenter plus lentement qu’avant la baisse des taux d’intérêt. On a en quelque sorte emprunté la valeur de demain pour l’avoir aujourd’hui. Dans le cas que vous ne pouvez pas vendre l’obligation, vous n’êtes définitivement pas plus riche.

On peut tirer des conclusions similaires avec le marché des actions.

La Chine, la prochaine puissance mondiale?

Ray Dalio est connu pour sa vision positive de la Chine, qui contraste avec la vision moyenne des occidentaux. Il n’est pas le seul. Charlie Munger, l’acolyte de Warren Buffett, est un grand fan de la Chine. Une opinion que je partage même si elle est controversée.

Pourquoi cette fascination sur la Chine? Parce que peu importe ce que l’on peut en dire par rapport à leur façon de diriger qui est…différente…, la Chine a diminué la pauvreté dans leur pays à un rythme effréné dans les 50 dernières années. Une éducation solide et une culture de travail qui résulte en des avancées technologiques de plus en plus à l’avant-plan au niveau mondiale. Leur compétitivité au niveau des échanges se distingue depuis longtemps aussi. La Chine n’est plus du « cheap labor », cela a été relayé à des pays comme le Bangladesh. La Chine a acquis une certaine sophistication tout en restant abordable.

De l’autre côté, les États-Unis ont un niveau de vie de plus en plus élevé ce qui mène à des salaires plus élevés et sont donc moins compétitifs. Outre les grandes universités dont uniquement les privilégiés peuvent aller étudier, je ne crois pas que les États-Unis soient reconnus pour leur éducation. Un pays de plus en plus divisé politiquement qui peut mené à une moins bonne coercition sociale. Personnellement, je me dis souvent « c’est eux notre puissance mondiale? Eh bien ».

Force est d’admettre que lorsque l’on regarde la tendance des 50 dernières années, la Chine ressort fort et les États-Unis se tapissent dans l’ombre. Dû à leur grande population, la taille de la Chine rivalise aujourd’hui avec celle des États-Unis sur le plan économique.

le PIB par habitant ajusté pour la parité du pouvoir d’achat (PPP) a été multiplié par 12.4 en 50 ans en
Chine. Depuis 2012, il a doublé.
le PIB par habitant ajusté pour la parité du pouvoir d’achat (PPP) a été multiplié par 1.5 en 50 ans aux États-Unis. Depuis 2012, il a augmenté de 13%.

Si la tendance des 10 dernières années se poursuit, dans moins de 15 ans, les Chinois auront le même niveau de vie que les Américains d’aujourd’hui. Dans 20-25 ans, la Chine aura un PIB par habitant ajusté pour la PPP égale aux États-Unis! (si eux aussi continuent de croître à la même vitesse)

Bref, je ne pense pas que s’informer davantage sur la Chine aujourd’hui soit une mauvaise idée, car ça sera peut-être eux notre nouvelle puissance mondiale dans quelques décennies!

Appréciation du livre

Malheureusement, j’ai moins apprécié ce livre que Principles. Disons que Principles est un mélange de finance, économie et entrepreneuriat alors que celui-ci est davantage un livre sur l’économie, l’histoire et la politique. Il est bon, mais ça reste 500 pages écrit pas très gros, il faut aimer ça! Le premier me rejoignait davantage. J’ai eu l’impression de retenir beaucoup plus d’éléments clés dans le premier livre que dans le second.

Mes attentes ont certainement joué dans cette déception. Pour le premier, je n’en avais aucune et cela a probablement joué sur le fait que je l’ai beaucoup apprécié. Ça reste que Ray n’a pas changé son style, si vous ralentissez la cadence entre le 1/3 et 2/3 du livre, peut-être que vous ne le finirez jamais!

À qui s’adresse le livre

Je recommande le livre à ceux qui s’intéressent à la macroéconomie, l’histoire et la politique et ceux qui n’ont pas peur de lire beaucoup même avec des passages un peu longs (similairement au premier livre)! Même si cela semble pénible, il y a une quantité d’information incroyable qui vaut le détour.

Le journal d’un investisseur

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