J’avais partagé il y a un peu plus d’un mois que j’avais commencé le livre Principles de Ray Dalio. Après 20 pages j’avais une bonne conviction que le livre allait être bon et je n’ai pas été déçu.
QUI EST RAY DALIO?
J’avoue qu’avant d’avoir commencer le livre je ne connaissais pas vraiment Ray Dalio. Je savais que c’était un milliardaire qui avait fait fortune grâce à sa firme d’investissement Bridgewater, mais c’est à peu près tout. Le premier volet parle de son parcours de vie ce qui nous permet d’en connaître plus sur lui.
Après la lecture je dirais que Ray Dalio est:
Intense. C’est le meilleur qualitatif, car j’ai l’impression que cela englobe tous les autres aspects. Travaillant, persévérant et direct/franc sont probablement des qualités (ou défauts) qu’on peut lui attribuer. Je ne peux pas dire que je me suis reconnu dans le style de personnalité, mais j’ai été d’accord plus d’une fois avec lui sur les points abordés.
Il est difficile de ne pas nommer son côté entreprenarial pour avoir commencé une compagnie comptant que lui-même à une société de plus de 1500 employés aujourd’hui. Il a été particulièrement entreprenant dans les projets qui nécessitaient beaucoup de créativité et dont il avait peu de repères. Son côté entrepreneurial est certainement exacerbé par sa passion pour les marchés financiers.
LES LEÇONS DU LIVRE
On s’entend qu’il s’agit d’un livre d’exactement 544 pages (592 en incluant toutes les pages) et que je ne fais qu’effleurer la sagesse de M. Dalio, mais voici les gros points que personnellement j’ai retenu des sections « Life Principles » et « Work Principles ».
Soyez radicalement ouvert d’esprit (radically open-minded) et entourez-vous de gens qui le sont. Être ouvert d’esprit est difficile et ceux qui se disent ouvert d’esprit avant de commencer à discuter le sont rarement selon Ray. Être ouvert d’esprit c’est toujours prendre pour acquis qu’il est possible qu’on ait tord. Être ouvert d’esprit c’est poser des questions pour comprendre l’argument d’un autre plutôt que de dire des déclarations comme étant des faits. L’argumentation n’est pas une confrontation. Nous avons l’objectif commun de savoir ce qui est vrai et non de savoir d’où vient cette vérité. Être ouvert d’esprit c’est reconnaître ses angles morts (blind spots). Si vous avez 4 personnes qui disent la même chose et que vous avez un avis contraire, il est très probable que vous ayez tord surtout s’il s’agit de gens crédibles.
Soyez Méthodique. Nos réflexions ne sont pas parfaites dues à nos biais ou nos émotions. Ainsi, la meilleure façon de prendre des décisions est de les systématiser. Il faut créer des règles qui permettraient à des gens autres que nous d’effectuer les mêmes décisions dans une même situation. La tâche n’est pas pour autant facile. Comme illustré dans le livre, on garde toujours une distance de sécurité lorsque l’on est en voiture. Maintenant, tentez de la décrire suffisamment pour que quelqu’un (ou un ordinateur) sache à tout moment la distance qu’il doit maintenir. Ce n’est pas évident. Écrire beaucoup est aussi une de ses solutions (que j’endosse comme vous vous en doutez 😉 ) pour éviter de prendre des décisions sur des informations qu’on croit vraies, mais qui sont fausses. Notre mémoire peut aisément nous jouer des tours.
Synchronisez-vous (Get in sych). Il est plus facile d’avancer si tout le monde est d’accord pourquoi on avance dans cette direction. Des conflits surviendront, mais les régler immédiatement en expliquant votre façon de penser évitera de nombreux petits conflits qui feront que ralentir la progression vers les objectifs souhaités. Il n’est pas nécessaire que tout le monde soit d’accord avec la décision, c’est impossible, mais au moins que les personnes concernées soient d’accord d’avancer vers cette direction plutôt que de ralentir tout le groupe.
Le cerveau est branché différemment pour chacun. Faisant allusion à des professionnels ou à son fils atteint de bipolarité, beaucoup d’éléments du livre fait référence à la psychologie, la sociologie ou la neurologie. Une grosse conclusion pour les entrepreneurs est qu’il faut engager des gens conçus pour le poste. Si vous engagez quelqu’un de créatif pour faire un travail qui demande énormément de minutie, vous rencontrerez les mêmes problèmes à répétition. Les forces et les faiblesses des employés doivent se balancer pour obtenir une équipe ou chaque faiblesse est compensé par une force.
Connaissez vos objectifs, planifiez-les et osez (si c’est ce que vous désirez). Certains vivent des vies paisibles et ils seront heureux. Il n’y a pas de corrélation entre le bonheur et les « accomplissements » selon lui. Même la personne la plus accomplie, comme un président américain ou un entrepreneur qui a réussi, peut ne pas être heureux. Il faut connaître ce que vous voulez faire dans la vie. Si vous voulez changez le monde, faite-le. Si vous voulez avoir une famille et avoir un travail pas trop exigeant pour profiter de la vie, faite-le aussi.
Apprenez de vos erreurs. Les erreurs sont douloureuses, mais elles apportent énormément d’information qui vous seront bénéfiques par la suite. L’image résume bien sa pensée.

Les objectifs (1) mènent à des problèmes (2) qui nécessitent un diagnostic (3) qui forcent la modification du design (4) qui permet d’accomplir l’objectif (5)
Entourez-vous de gens crédibles (believable). Tout le monde a son avis, mais tout le monde n’est pas crédible dans tous les domaines. Si nous sommes dans une salle de 10 personnes et que j’ai un problème de santé, je peux questionner les 10 personnes, mais s’il y a un médecin dans la salle, je devrais mettre un poids plus conséquent sur l’avis du médecin que les « non médecins ». Il n’est pas impossible que le médecin se trompe, mais c’est celui qui a le plus de chance d’avoir d’avoir raison. C’est le principe de méritocratie. On met un poids plus importants sur les gens crédibles et non sur les dirigeants hiérarchiques ou des gens non crédibles.
Ajustez vos « machines » continuellement. « peu importe le travail que vous faites, à un haut niveau, vous êtes simplement entrain de sélectionner des objectifs et construire des machines qui vous aideront à les atteindre. » Vous avez une carte mentale de ce que vous voulez accomplir et la machine sera là pour le concrétiser. Vous devez impérativement vérifier que la machine produit le résultat espéré à ce que vous aviez planifié. Un mauvais résultat n’est pas nécessairement signe d’un élément défaillant, mais il faut connaître la cause mère de ce mauvais résultat pour savoir s’il s’agit d’une erreur répétée ou hors du commun.

Ne tolérez pas l’incompétence et visez l’excellence. Il est facile de voir des lacunes et de simplement les ignorer. Au fil du temps, la culture en sera impacté en tolérant les erreurs. Visez le mieux possible…et dans un délai acceptable. Une amélioration continue, mais trop lente pourrait ne pas être suffisante.
j’ai eu l’impression que nommer rapidement plusieurs éléments, mais je n’ai pas trop le choix si je ne veux pas que l’article fasse 3000 mots! 😛 L’objectif n’est que de donner un aperçu et non pas de tout décrire du livre 🙂
APPRÉCIATION DU LIVRE
Le livre est séparé en 3: la vie de Ray Dalio, Life Principles et Work Principles. J’ai beaucoup aimé la première partie. Je serais prêt à dire que cela a été ma partie la plus appréciée parce que je ne connaissais pas Ray Dalio et son parcours est très inspirant particulièrement quand qu’on est soit même dans la gestion d’actifs. La dernière partie du livre m’a beaucoup plu aussi parce que j’ai eu l’impression qu’il s’agissait de la section de Life Principles, mais avec davantage de concret pour des entrepreneurs. Le milieu est moins venu me chercher et je sentais qu’il y avait beaucoup de dédoublement avec ce qui avait été dit dans la première section à propos de sa vie. Forcément, sa vie a influencé ses « principes de vie ». C’est aussi vrai que plusieurs éléments se répétait dans le livre entre toutes les sections. Si je l’avais écrit, j’aurais probablement fait plus proche du 350-400 pages que du 540 parce que je suis assez bref. L’avantage c’est qu’on ne peut pas vraiment se tromper sur ce qu’il veut dire, car il va le répéter plus d’une fois bien souvent!
Le monsieur a beaucoup de vécu. Avoir dirigé une entreprise d’une seule personne (lui-même) jusqu’à 1500 personnes pendant 40 ans avec autant de succès ce n’est pas rien. Le livre est incroyablement inspirant tout en donnant des pistes très concrètes pour arriver aux mêmes objectifs que lui (si tel est notre souhait).
À QUI S’ADRESSE LE LIVRE?
Dû à son expérience dans la gestion d’actifs, je le recommande aux gens qui travaillent dans cette industrie. Je le recommande aussi particulièrement aux gens qui veulent se lancer en affaires et démarrer une entreprise. Finalement, je pense que quelqu’un qui vise l’excellence et qui vise à toujours s’améliorer aurait avantage à lire le livre.
Inversément, si vous désirez une lecture brève, légère et palpitante vous êtes mieux de passer votre chemin. Le livre est très bon et je le recommande, mais ce n’est pas un livre où il va se passer quelque chose si on veut (à l’exception de la première section). En quelque sorte, il s’agit d’une grande liste d’épicerie avec un détail des articles pour le 2/3 du livre. Ce n’est pas très palpitant dit comme ça, mais c’est davantage le contenu de la liste qui est intéressant. Je serais prêt à lire (ou relire) une liste avec autant de sagesse n’importe quand.
Le journal d’un investisseur
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Très intéressant. Je vais me procurer ce livre, je crois que ces principes peuvent s’appliquer dans la vie de tout le jours.
C’est un excellent livre à garder près de soi! Comme il est assez gros, on peut facilement relire des passages et continuer d’en apprendre davantage 🙂