Il y a beaucoup de gens qui sont enthousiastes à l’idée de gérer eux-mêmes leur portefeuille et de se libérer du conseiller financier. De l’autre côté, on a ceux qui n’y penserait jamais même s’ils ont de bonnes connaissances financières avec très peu de besoins de planification financière. On se doute que ce n’est pas pas noir ou blanc. Je ne suis pas pro conseiller ou pro indépendant. Au départ, j’étais plus pro indépendant qu’aujourd’hui. J’ai réalisé qu’un conseiller peut être nécessaire pour plusieurs personnes. Les compétences, la stabilité émotionnelle et l’intérêt de la personne à gérer son portefeuille viennent jouer dans l’équation. Voici des mythes que j’entends souvent des 2 côtés.
GÉRER UN PORTEFEUILLE SOI-MÊME C’EST TROP COMPLIQUÉ
Oui, il y a un apprentissage à faire, mais je ne juge pas cela insurmontable. À quelque part, si on veut gérer son portefeuille soi-même, on doit aimer ça parce qu’il va falloir peaufiner ses connaissances pendant un moment. Avoir des connaissances générales sur la bourse, savoir quel portefeuille passif prendre (si c’est notre stratégie), savoir comment utiliser une plateforme de courtage, dans quel compte, etc. Si on n’apprécie pas du tout la tâche, cela peut devenir lourd et on peut justement aller vers un conseiller pour déléguer. Par contre, quand on a une approche passive, non, ce n’est pas si compliqué de gérer un portefeuille quand tout est enclenché. Pour la plateforme de courtage, je dis toujours que si vous êtes capable de payer un fournisseur par internet, vous êtes capable d’avoir une plateforme de courtage. Pour ceux qui ne savent aucunement où commencer, ma section portefeuilles modèles sert à ça.
UN CONSEILLER, C’EST JUSTE DES FRAIS INUTILES
Un conseiller, ça coûte de l’argent. Si on fait de l’investissement passif, on va faire plus d’argent en moyenne qu’avec un conseiller parce qu’on n’a plus besoin de le payer. Logique non? Implicitement, quand on compare ces options, on compare un individu avec toutes les connaissances nécessaires (l’investisseur pleinement autonome) versus l’investisseur qui a moins de connaissances (l’investisseur avec un conseiller). Est-ce correct de dire qu’on peut passer de l’un à l’autre facilement? Je ne crois pas. La personne avec moins de connaissances a beaucoup plus de chances de faire des erreurs. Certaines erreurs peuvent être couteuses et encore plus si on les répète.
Pour moi, c’est toujours une comparaison des coûts versus le gain potentiel. Si un portefeuille optimal nous rapporte 300$ de plus par année, mais que cette optimalité théorique nous amène des coûts plus élevés à la hauteur de 700$, on ne devrait pas en pratique chercher le portefeuille « optimale », car en incluant les coûts, il ne l’est pas! Quel est le coût d’une erreur potentielle qui pourrait être évitée en rencontrant quelqu’un? C’est franchement difficile à dire et c’est à vous de l’évaluer. Plus on est expérimenté, moins on a de chances de faire des erreurs.
N’IMPORTE QUI PEUT INVESTIR DE FAÇON AUTONOME
Je ne pense pas que n’importe qui peut investir de façon autonome. Il faut avoir quand même des connaissances sur plusieurs sous-sujets. C’est un peu ce que j’expliquais au point précédent.
Aussi, Il y a certains types de personnalité qui ont besoin d’un support émotionnel que cela soit la personne trop confiante qui voudrait mettre 50% de son portefeuille dans NVDIA ou la personne qui resterait toujours sur les lignes de côté par peur de perdre de l’argent. Je pense qu’il ne faut pas sous-estimer le soutien émotionnel pour ces personnes, car il y aura toujours des gens qui voudront vendre durant les chutes et acheter à levier quand le marché va bien.
IL FAUT TOUT COMPRENDRE EN BOURSE POUR GÉRER SOI-MÊME SON PORTEFEUILLE
Si vous voulez transiger des actions individuelles, il faut avoir un niveau de connaissance élevé. Si vous voulez transiger 1 FNB passif pour le long terme, le niveau de connaissances demandé est beaucoup plus faible. Voici des éléments de base à savoir:
-Vous avez déterminé votre profil d’investisseur basé sur votre horizon de placement et vos objectifs;
-Vous avez déterminé le produit qui vous convient basé sur les éléments précédents;
-Vous comprenez que vous devez garder votre portefeuille jusqu’à votre retraite et que votre portefeuille va chuter drastiquement par moment;
-Vous devez décider de votre allocation entre vos comptes enregistrés;
-À un certain moment, vous devez savoir combien d’argent il vous faut pour la retraite.
Si votre situation est simple et que vous savez tout ça, vous êtes bien partis. Je ne pense que c’est tout ce qu’on doit savoir, mais on a un bon début. Le point est que je ne pense pas qu’il faut être Warren Buffett pour transiger un portefeuille passif.
LES CONSEILLERS SONT TOUS MALHONNÊTES, DONC IL VAUT MIEUX GÉRER SOI-MÊME
Non, ils ne sont pas tous malhonnêtes. Il y a des mauvais dentistes, avocats, plombiers et conseillers. La nuance que j’apporterais est que, parfois, les conseillers vous proposent ce qu’ils peuvent. Pour des questions règlementaires ou par des limitations techniques.
Les conseillers en succursale sont parfaits pour quelqu’un avec peu d’actifs, car c’est très facile de rencontrer quelqu’un pour avoir des conseils avisés. Par contre, ceux-ci sont souvent très limités dans ce qu’ils peuvent offrir. Généralement, des produits de l’institution pour laquelle ils travaillent. Il y a un conflit d’intérêt assez flagrant dans ce qu’ils vous conseillent. Le point positif, c’est que même si vous avez 2K$, vous pouvez vous faire conseiller. Plus on a d’actifs et plus on peut avoir une gamme de services, des professionnels plus qualifiés et pour un prix de plus en plus raisonnable en pourcentage de son actif. Je me suis étalé davantage sur le sujet dans cet article qui traite de la rémunération des conseillers.
CONCLUSION
Ce que j’aime de quelqu’un qui gère son portefeuille c’est qu’il va prendre beaucoup plus conscience de sa situation qu’avec un conseiller. Il va faire davantage de recherche et s’éduquer beaucoup sur le sujet.
Ce que j’aime de quelqu’un qui est avec un conseiller c’est qu’il va progresser avec le conseiller. Il tire ses informations d’une source crédible et il battit ses connaissances chaque année en posant des questions. Il a moins de chance de se tromper comparativement à l’investisseur autonome.
Les deux méthodes comportent des pièges à mon avis. Avec le conseiller, il faut regarder combien cela nous coûte au bout de la ligne. Pour l’investisseur autonome, il faut s’assurer que notre plan est adéquat et qu’on ne s’improvise pas gestionnaire de portefeuille et/ou fiscaliste.
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