Jean-Sébastien Pilotte, aussi connu sous le nom du jeune retraité ou JS pour les intimes, nous offre une recette toute préparée pour se diriger vers une retraite à 40 ans. Dès le départ, on mentionne qu’on peut en prendre et en laisser. Tout le monde a un plan différent et donc des stratégies différentes. Il y a plus de nuance que Liberté 45 et je l’apprécie.
On va passer au travers des éléments clés pour obtenir cette fameuse retraite à 40 ans. Son parcours, les raisons d’opter pour ce choix, la mentalité à avoir, le budget, les placements, la fiscalité…bref, tout y passe.
LES PLACEMENTS
Avant de parler de placements « conventionnels », on mentionne le placement le plus intéressant de tous: soi-même. S’éduquer sur le sujet est bien la première étape que beaucoup de trop de gens ont tendance à sauter. C’est l’équivalent de vouloir son permis d’apprenti avant de passer le test théorique en se disant qu’on va apprendre les panneaux sur le tas. Mauvaise idée.
on aborde principalement la bourse et l’immobilier, mais tout de même plus de temps sur la bourse comme il s’agit de sa méthode privilégiée pour investir. Wow, moi aussi. On va bien s’entendre. On parle principalement des fonds négociés en bourse qui sont l’équivalent de la reine dans une partie d’échec pour le futur retraité. On aborde le REER, le CÉLI et le REEE dans l’aspect fiscalité tout en prenant soin d’écorcher au passage les conseillers financiers dans les succursales. Vu son expérience avec ceux-ci, sans rancune. On nuance quand même que les fiscalistes et les planificateurs financiers peuvent être des ressources importantes lors de la planification.
ÉLÉMENTS FRAPPANTS
Alors que le titre est « La retraite à 40 ans: Comment déjouer le système pour atteindre la liberté financière », il aurait pu très bien s’appeler « La liberté à 40 ans: comment déjouer le système pour être heureux outre le samedi ». La liberté est beaucoup plus mis de l’avant que la retraite. Il est conscient que ce n’est peut-être pas la majorité des gens qui désirent cela. Ce choix n’est que le sien et pas nécessairement la route à suivre à tout prix.
Jean-Sébastien est un « contrarian » en termes boursier. Il va dans le sens inverse de la masse. Quand on veut prendre sa retraite à 40 ans, on n’a pas trop le choix vous me direz. Il doit se mettre à couvert des insultes et il ose même les utiliser comme carburant pour continuer d’avancer. Eh oui, il recycle vraiment tout ce qu’il trouve. Façon générale, je pense qu’une personne qui met l’avis des autres de côté est en moyenne plus heureuse. Si vous dépendez des autres pour être heureux, c’est bien possible que votre humeur ressemble au marché boursier: Beaucoup de haut et de bas. En choisissant d’ignorer l’opinion des autres, il prend en main sa vie et décide ce qui est bon pour lui. Le livre offre bien plus qu’une leçon financière, c’est une leçon de vie.
On remarque rapidement que le livre n’a pas été écrit en 2 semaines. Il y a beaucoup de recherches et citations pour soutenir les points amenés. J’apprécie toujours avoir les références bibliographiques à la fin d’un livre. Bon ça c’est peut-être juste moi qui l’apprécie.
Si je fais la comparaison avec Liberté 45, j’ai l’impression qu’on entre plus dans les détails. Liberté 45 prenait le sujet de très haut en survolant les éléments du point de vue « high-level » alors que la retraite à 40 ans aborde le sujet de beaucoup plus bas (low-level). Cela donne des perspectives différentes. Merci aux gens qui m’ont recommandé de lire Liberté 45 avant La retraite à 40 ans. C’est quand même beaucoup plus logique de lire dans cet ordre.
Un point qui m’a surpris dans son plan est le retrait de la rente du Québec (RRQ) et de la prestation sécurité vieillesse (PSV) à 70 ans. À mon sens, ce n’est pas parce qu’on a été retraité toute ça vie que la décision change par rapport à un retraité traditionnel. Il faudrait qu’on m’explique la logique. Je dois vous faire une confidence, j’ai un article sur les rentes du Québec (RRQ) qui traîne depuis…le début du blogue. Je pense l’avoir écrit puis retravaillé 3 fois et je ne suis pas encore satisfait du résultat. Si un jour je parviens à avoir quelque chose de satisfaisant, vous allez peut-être comprendre mon point (sûrement autour de 2023 à ce rythme).
APPRÉCIATION GLOBALE
Le livre se démarque au niveau de l’écriture. Alors que Liberté 45 semble être un cours magistral, La retraite à 40 ans ressemble davantage à une conversation entre amis. On t’explique les choses en te glissant une joke, un commentaire sarcastique, une métaphore loufoque ou un commentaire crû qui fait sourire….et il y en a beaucoup. Étirez-vous les muscles du visage avant de commencer parce qu’eux vont travailler… retraité précoce…travailler…la pognes-tu?
Alors que la forme m’a impressionné, malheureusement, le contenu en lui-même ne m’a pas épaté. Pas parce qu’il n’était pas bon, il ne m’a tout simplement pas surpris. Si l’objectif était de montrer qu’une retraite à 40 ans était « simple », c’est bien réussi. Il y a rien de bien compliqué dans le livre. Je n’ai pas vraiment senti avoir appris quelque chose et c’est ce que j’aime des livres d’habitude. Mon côté analytique a été déçu. Je pense que le jeune retraité a été victime de son succès, je le suis depuis des années. En fait, c’est le premier blogue que j’ai trouvé quand j’en avais fait la recherche dans Google…en 2018. Ces moments de surprise, je les avais potentiellement déjà connu sur son blogue et donc moins avec son livre.
QUI DEVRAIT LIRE LE LIVRE?
Il s’agit d’un livre grand public, il n’y a pas de limitation au niveau technique. Je pense qu’il ne faut pas s’arrêter au titre. Ce n’est pas parce que vous voulez prendre votre retraite à 62 ans que le livre n’est pas pour vous. Si vous voulez améliorer votre gestion de vos finances dans l’ensemble, c’est un très bon livre avec des pistes très concrètes.
Le journal d’un investisseur
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