On le nomme fréquemment, mais personne ne le connait.
Sans le connaître, tout le monde se voit en lui et fait affaire avec lui
Sans le voir, beaucoup de personnes croient en lui.
Qui suis-je?
Réponse: Le marché
Nous avons tendance à personnifier le marché, mais qui est-il exactement? En réalité, nous sommes anonymous…. ehhhhh le marché, nous sommes le marché.
Il peut être difficile de cerner tout ce qui passe derrière votre écran lorsque vous envoyez une transaction. Qui achète? Pourquoi ils achètent? Comment ils achètent? Plein de questions dont je vais répondre dans les prochaines lignes
Qui?
Le « qui » est presque infini. Réponse courte: n’importe quelle personne (ou entité) qui possède un compte de courtage peut être un potentiel acheteur. Un particulier, un fonds d’investissement, une fondation, un conseiller, un market maker (que nous allons voir plus loin), une banque, une compagnie d’assurance ou une entreprise traditionnelle qui investit ses liquidités excédentaires. Il y a beaucoup de possibilités.
Comment?
La bourse est une grande enchère. Si une action vient de se vendre à 10$, il est probable que des acheteurs souhaitent s’en procurer autour de 9.98$ et des vendeurs s’en départir autour de 10.02$. Ces personnes font ce qu’on appelle un ordre limite (limit order). Ils sont prêt à acheter/vendre en tout temps tant qu’on leurs donne le prix qu’ils désirent.
Pourquoi et comment on peut vendre en 1 seconde en bourse? C’est ce qu’on appelle l’ordre au marché (market order). C’est l’équivalent d’arriver sur la place publique et crier « je veux me débarrasser de mes actions ». La personne qui désire vendre immédiatement obtiendra le meilleur prix disponible. Dans le cas de mon exemple précédent, la personne obtiendrait 9.98$ par action.
Si on veut pousser un peu plus loin, on peut nuancer que ça dépend de la compagnie ou du produit qu’on transige. Si on transige Apple ou des FNB liquides, il y aucun problème avec l’ordre au marché. Si on transige une compagnie qui vaut 100 millions en bourse, l’ordre au marché peut nous faire perdre un peu d’argent « stupidement ». Il n’y a pas forcément des vendeurs à prix raisonnable à tout moment pour ce genre de titre. Bref, il faut parfois être un peu plus patient et utiliser l’ordre limite pour obtenir le prix que nous désirons. À mesure que les participants s’ajoutent, l’intérêt de l’ordre limite diminue, car on a une quantité considérable d’investisseurs sur les lignes de côté qui utilisent l’ordre limite formant le marché que l’on connait. C’est beau n’est-ce pas?
Pourquoi?
Que vous soyez un particulier ou un institutionnel, vous investissez dans le marché pour une grande raison: faire fructifier vos avoirs. Chacun cherche à faire un profit à sa façon.
L’investisseur à long terme a pour but d’acheter et de garder des années.
Les entreprises cherchent à fructifier leurs avoirs excédentaires pendant un certain temps.
Certains investisseurs vont garder aussi peu que quelques secondes. En transigeant énormément, ils augmentent la liquidité dans le marché, il est plus facile de transiger parce que certains acteurs sont prêts à transiger à tout moment.
Un participant, le market maker (teneur/animateur/faiseur de marché en français), est purement là pour offrir de la liquidité. Il possède un inventaire d’un titre et il est prêt à en vendre ou en acheter à tout moment. L’objectif? Réaliser une cote entre le prix vendeur et le prix acheteur. Par exemple, le market maker sera prêt à vous acheter une action à 20.98$, mais si vous désirez acheter, ils vous la vendra à 21.04$. Répété fréquemment, ces petits écarts peuvent générer des sommes importantes. Le marché profite lui-aussi de ce participant, car grâce au market maker, l’écart entre le vendeur et l’acheteur, communément appelé le bid-ask spread, sera plus faible. Cela implique une transaction moins coûteuse pour tous les investisseurs.
Pourquoi les participants veulent investir en bourse et pas ailleurs?
Contrairement à certaines opinions, la bourse n’est pas que du hasard. Les titres sont évalués en utilisant des techniques d’évaluation. Dans un marché efficient et dont l’information est connue de tous (et invariable), l’investisseur réalisera un rendement sur ses placements égal à ce qui était anticipé. Dans cette situation, mathématiquement parlant, détenir un titre ne serait-ce qu’une journée, une semaine ou un mois génère de la valeur. La valeur vient des flux monétaires de l’entreprise. Une action de Microsoft, qui vaut actuellement 310$, ne peut pas se transiger à 1$…du moins pas très longtemps. L’entreprise devrait verser un dividende de 2.48$ cette année. Si vous achetez Microsoft pour 1$, l’entreprise va vous verser 2.48$, soit 2.48 fois votre montant initial. Ce dividende, il vient de la vente de produits Microsoft. Du moment que les ventes de Microsoft continuent, on peut s’attendre à recevoir ce montant sans problème. Voulez-vous placer votre argent à la banque pour 0.10% ou acheter des actions de Microsoft à 1$? On comprend vite que l’investissement serait incroyable et c’est bien pour cette raison que le titre de Microsoft ne se transige pas à ce prix.
Bien entendu, la bourse est basée sur des anticipations. Personne ne connait le futur, mais on peut tenter de le prédire au meilleur de nos capacités. Ces anticipations sont reflétées dans le prix. Si une entreprise se transige à 1$, mais qu’on anticipe qu’elle versera un dividende annuel de 10$ dans 5 ans, le prix va s’ajuster en conséquence parce qu’il s’agirait d’une très bonne affaire à ce prix…malgré qu’elle ne verse pas encore de dividende. Une compagnie peut ne pas verser d’argent aux actionnaires pendant des dizaines d’années pour tenter de créer un effet boule de neige: on réalise des profits qu’on réinvestit dans des équipements et des employés pour réaliser plus de profits….qu’on réinvestit pour réaliser plus de profits et ainsi de suite. Lorsque l’entreprise décidera de verser un dividende, il sera colossal.
Mots de la fin
La bourse, c’est une petite machine. Elle peut être effrayante au départ, mais plus on apprend à la connaître et plus on l’apprécie (oui, même lors de ses jours de caprice!). Peut-être que désormais vous aurez une façon différente de voir les choses en visualisant tous ces intervenants potentiels lors de vos futures transactions.
Le journal d’un investisseur
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