En bourse, chacun a sa stratégie. C’est aussi vrai pour les investisseurs célèbres. Certains ont eu beaucoup d’impact sur la popularité de leur style suite à leur succès. Il est difficile de nommer tout le monde, en voici une petite liste très arbitraire. J’aurai certainement l’opportunité de faire d’autres listes, car il y a beaucoup de gens à nommer 🙂
Quand on parle d’investisseur célèbre, difficile de passer à côté de Warren Buffet. Il a popularisé le style value/quality, acheter une entreprise de qualité à bon prix. Il a investi principalement dans des entreprises américaines. Je fais peut-être grincé des dents les puristes qui disent que Buffet était un investisseur value. À mon avis, au départ, il était davantage value, mais avec l’augmentation de sa richesse il est passé davantage à un style quality. L’investisseur quality cherche des entreprises avec des bons historiques à long terme et qui ont peu de variabilité dans leurs résultats. Sa façon de s’exprimer sur l’investissement ainsi que son portefeuille d’investissement penche vers le quality. On pourrait le qualifier de quality at a reasonable price (QARP). Voici un article très intéressant du blog du CFA Institute qui détaille le rendement de Warren Buffet selon son style avec les années. Selon ces données le facteur value est premier, mais le facteur quality n’arrive pas loin derrière.
Peter Lynch est un autre investisseur avec un historique très impressionnant. De son côté, il est identifié davantage comme un growth at a reasonable price (GARP). Il cherche des entreprises en croissance à prix raisonnable. Il est l’inventeur du ratio PEG. Utiliser le cours/bénéfice (PE) en combinaison avec la croissance anticipée de l’entreprise (G) pour obtenir un prix payé par rapport à la croissance de l’entreprise. On mentionne aussi le return on equity (ROE) comme une variable clé de ses investissements. L’investisseur growth cherche des entreprises avec des ventes, des bénéfices en forte croissance et un bon retour sur investissement.
George Soros est connu pour ses transactions spéculatives entre autres sur les devises. Il est un investisseur connu, mais aussi détesté par plusieurs pour ses stratégies qui ont eu des impacts sur l’économie réelle. Cela été le cas lors de sa croisade contre la banque centrale du Royaume-Uni. Il a été pointé du doigt lorsque la banque d’Angleterre a dû dévaluer sa monnaie en 1992. Son style se rapproche de l’arbitrage statistique. Il utilise un montant de levier financier important sur un type de produit ou un horizon de temps limité dont l’espérance de rendement et la volatilité sont modérés. Grâce au levier, il réussit à dégager un rendement significatif aux investisseurs, mais avec un risque élevé.
Benjamin Graham, le mentor de Warren Buffet, est connu comme le père du value investing. Il concentrait ses efforts à évaluer la valeur intrinsèque des entreprises. Il désirait acheter une entreprise bien en dessous de sa valeur intrinsèque. C’est ce qu’il appelle la marge de sécurité (margin of safety). Le principe est simple, si j’achète quelque chose en dessous de sa valeur, je vais assurément faire de l’argent. La marge de sécurité a pour but de prendre en compte qu’il s’agit d’une estimation. Ainsi, si la valeur intrinsèque est tout de même supérieur au prix dans des estimation pessimistes, il est fort probable que le prix soit réellement en bas de sa valeur intrinsèque. L’investisseur value cherche l’aubaine, c’est l’investisseur cheap. Il ne cherche pas nécessairement les entreprises de qualité supérieure, mais grâce au prix payé très faible, il espère dégager un gain satisfaisant.
Thomas Rowe Price Jr. est un mixte entre le growth et le dividend investing. Il cherche des entreprises avec une croissance des bénéfices et des dividendes à un rythme supérieur que l’inflation. Les adeptes du dividend investing adorent les dividendes. Ils sélectionnent des entreprises avec de bons dividendes et une bonne croissance de ceux-ci. L’investisseur veut généralement avoir un retour sur investissement tangible et « garanti » contrairement à l’augmentation du prix de l’action qui fluctue beaucoup.
Sir John Templeton est un investisseur value. Par contre, à la différence de Benjamin Graham ou Warren Buffet qui se sont concentrés sur les entreprises américaines, il s’est majoritairement intéressé aux entreprises mondiales. Il aime investir dans des entreprises peu chère et d’acheter quand il y a « du sang dans la rue ». Templeton est axé davantage value que Warren Buffet et cherche moins les entreprises de qualité, le prix passe avant tout.
Jim Simons est un mathématicien prestigieux qui s’est intéressé à l’investissement. En utilisant des modèles mathématiques extrêmement sophistiqués, il a réussi a dégager un rendement annuel démentiel. Son style est entre le quantitative investing et l’arbitrage statistique. Il utilise des quantités importantes de données pour profiter d’opportunité sur les marchés. Lorsque nécessaire, le levier est utilisé à profusion pour tirer profit d’une transaction qui, au début, semblait peu rentable. Il est connu pour investir dans des transactions qui semble défier la logique économique. Il considère que même si dans certains cas ces transactions vont à l’encontre de ce que l’on connait, il peut s’agir d’une anomalie qui est peut être pleinement justifiée par des éléments rationnels inconnus.
Jack Bogle est le père des fonds négociés en bourse (FNB) et de l’index investing. L’objectif est d’investir dans un indice de marché diversifié et de rester investi. De cette façon, l’individu n’a pas à se demander où investir. Cette stratégie a le mérite de réduire énormément les coûts associés à l’investissement. En moyenne, l’investisseur passif fait mieux que l’investisseur actif. Il donne 4 conseils: concentrez-vous sur les coûts, diversifiez, faites une allocation prudente et gardez le cap. Cette stratégie a fait ses preuves particulièrement avec les faibles coûts des FNB d’aujourd’hui. La stratégie se base sur la théorie des marchés efficients. Si un marché est efficient, il est impossible d’obtenir un rendement supérieur au marché après frais avec la même quantité de risque. Le portefeuille de marché serait le plus efficace. Malgré qu’il ne soit pas clair si Bogle faisait lui-même ce type d’investissement, il a certainement pousser une génération à le faire.
Carl Icahn est un investisseur activiste. Il investit dans des firmes dans le but de modifier les pratiques de celles-ci. Dans d’autres cas, il commençait à acheter des actions de la firme de façon importante pour tenter d’en prendre le contrôle de façon hostile. La firme n’avait pas le choix que d’acheter elle aussi dans le marché ses actions pour empêcher la prise de contrôle. Dans ces cas, Icahn profitait de l’achat des actions par l’entreprise, car cela faisait gonfler le prix. Par la suite, il revendait pour en faire un profit rapide. C’est ce qui s’appelle du greenmailing.
CONCLUSION
Si ces investisseurs célèbres seraient dans une pièce, ils ne seraient probablement pas d’accord sur les investissements de chacun, ils ont parfois des styles très différents. La leçon qu’on doit en tirer c’est qu’il n’y a pas qu’une seule façon d’investir. Personne n’a raison sur tout et ce n’est pas parce qu’on trouve un investissement peu intéressant qu’il s’agit forcément d’un mauvais investissement. Est-ce réellement un mauvais investissement ou bien ce titre n’est simplement pas dans ma zone de confort? Les styles ont des hauts et des bas, être capable de s’adapter aux opportunités qu’offre le marché pourrait bien être le style le plus profitable de tous.
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