En général, le portefeuille d’actions des individus devrait être basé sur l’indice de référence MSCI ACWI (CAD) ou un indice similaire. Cet indice de référence représente le marché mondial boursier dont le rendement est ajusté pour tenir compte de l’impact de la devise canadienne. La section données de marché sur mon site se veut une approximation de cet indice.
L’indice est market weighted, les poids des entreprises sont déterminés en fonction de la taille de celles-ci. Plus l’entreprise est grosse, plus elle a une place importante dans le portefeuille. La diversification entre les secteurs et les pays crée un portefeuille d’actions intéressant en termes de rendement/risque.
À mon avis, l’allocation au Canada par les Canadiens dans leur portefeuille d’actions est trop élevée. Il est courant d’avoir une pondération plus élevée pour son pays par rapport à l’indice de référence, c’est qu’on appelle le biais domestique. L’avantage d’investir dans son pays est l’absence du risque de taux de change. La réduction du risque de taux de change justifie une allocation plus élevée à son pays. Par contre, je crois que l’allocation canadienne du côté des actions ne devrait pas être supérieur à 25-30% et pourrait être aussi bas que 3% (le pourcentage inclus dans l’ACWI)
POURQUOI DIMINUER SON AU CANADA?
La diversification au Canada est de basse qualité quand on la compare à la diversification sectorielle de l’indice ACWI. En plus, avec l’indice ACWI, on a une diversification entre les pays et régions. L’indice MSCI Canada est constitué à 50% du secteur financier et du secteur de l’énergie. Pendant les années 2000, le pétrole semblait un moyen facile de faire beaucoup l’argent. Cela a été l’inverse pour la décennie suivante. En exemple, XIC, un FNB du S&P/TSX a eu un rendement annuel de 6.80% entre 2010-2019. De son côté, le FNB ACWI (en dollar canadien) a obtenu 11.24% de rendement. Sur un portefeuille de 100K$, c’est un écart de presque 100K$ (290K$ VS 193K$) sur 10 ans. Un portefeuille mieux diversifié s’assure un certain standard de rendement pour un risque moindre à long terme.
FAIRE DE LA GESTION ACTIVE POUR LE CANADA
Une façon de contrer cette mauvaise diversification si on ne veut pas diminuer la pondération au Canada pourrait être d’effectuer un peu de gestion active. On peut acheter un FNB Canada du style VCN tout en sélectionnant des actions en dehors des grosses catégories (énergie, financières et matériaux) pour répartir davantage le portefeuille canadien entre les secteurs. Ce que j’aime du marché canadien est sa relative inefficience versus le marché américain. Un petit marché et une plus faible liquidité sont des facteurs favorisant les inefficiences. Aussi, être canadien donne un certain avantage informationnel. Les études montrent en général que les investisseurs domestiques sont meilleurs que les investisseurs étrangers dans leur marché.
UNE AUTRE BONNE RAISON D’AUGMENTER L’ALLOCATION INTERNATIONALE
La devise canadienne n’est pas un grand risque pour l’investissement international. Le dollar canadien est une devise cyclique par rapport au marché mondial. Cela implique qu’en cas d’une baisse des marchés, le dollar canadien diminue faisant augmenter la valeur du portefeuille détenu dans des devises étrangères lors des moments de crise particulièrement contre le dollar américain qui lui a tendance à s’apprécier dans les moments de panique. La devise dominante du MSCI AWCI est le dollar américain. Pour la récente crise, c’est exactement ce qui s’est passé. du 20 février au 20 mars, le taux de change est passé de 1 USD pour 1.33 CAD à 1USD pour 1.45CAD. Cette dépréciation de 9% du CAD a aidé à amortir le choc. En bref, les Canadiens ont la chance d’avoir une devise stabilisatrice lors des turbulences importantes de marché. Acheter des dollars américains lorsque que l’on possède un portefeuille canadien est très bien documenté. Les chercheurs sont unanimes pour dire que cette combinaison est très efficace pour diminuer la volatilité d’un portefeuille.
Pourquoi garder une allocation plus grande au Canada que l’indice de référence alors? Même si la devise est stabilisatrice, elle pourrait augmenter de façon importante. Une augmentation du CAD lorsque l’on détient des titres en devises étrangères fait diminuer la valeur du portefeuille.
Pour le portefeuille d’obligations, avoir un portefeuille d’obligations purement canadien ne pose pas vraiment de problème au niveau du rendement. Les obligations sont des produits beaucoup plus uniforme que les actions. C’est certain que les portefeuilles d’obligations corporatives canadiennes sont concentrés dans les banques et l’énergie rendant le portefeuille plus sensible à ce niveau, mais les obligations corporatives restent en général de bonne qualité dans les indices de référence. Les obligations sont très stables et ajouter la variation de la devise par-dessus le portefeuille augmente le risque. Si on décide d’aller vers les obligations internationales, couvrir le risque de devises réduit le risque du portefeuille.
Cela me fait un petit pincement de voir des individus avec des allocations d’actions presque qu’exclusivement au Canada. L’individu est susceptible d’avoir un biais psychologique a détenir des actions canadiennes. Il pense que comme il connait mieux les actions, il croit que ces actions sont moins risquées que les actions internationales. Pourtant on peut très bien aller acheter les Couche-Tard, Métro et Banque Nationale de chaque pays. La qualité du portefeuille ne diminue pas pour autant et les rendements s’en verront grandement lissés par la diversification.
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