On connaît bien le « En as-tu vraiment besoin » du premier livre de Pierre-Yves McSween. C’est une question simple qu’on peut se poser avant un achat. La phrase amène la question de la nécessité. Je pense que la soutenabilité est aussi un point intéressant à aborder. Effectuez-vous des achats soutenables?
J’applique un principe fort simple dans la vie de tous les jours quand je veux faire un achat. Je me demande lors d’un achat matériel: « serais-je capable de le remplacer facilement lors du bris? » Pour un service, je me demande: « serais-je capable de me repayer facilement ce même service l’année prochaine si j’en avais envie? » En plus de me demander si j’en ai réellement besoin, je me demande si je pourrais me le repayer. Au-delà de la nécessité, l’objectif est de savoir si l’objet est dans nos moyens. Si j’achète le bien ou service, est-ce que je me lance dans un cercle de consommation dont j’aurai de la difficulté à me sortir?
Je crois pertinemment que l’être humain ne veut pas diminuer son niveau de vie. Il est plus difficile mentalement d’avoir une superbe voiture puis de tomber avec une vieille que d’avoir une voiture moche et de s’en acheter une nouvelle. En bref, on désire toujours mieux. Les vedettes avec leurs gros manoirs et leurs 8 voitures montrent un peu cette folie. Ils avaient probablement déjà quelques chose d’extraordinaire, mais ils voulaient encore plus.
Dans mon cas, je suis clairement bloqué psychologiquement à redescendre de niveau. Est-ce que vous êtes dans la même situation que moi? J’ai changé mon ordinateur portable il y a quelques années pour un ordinateur milieu de gamme plutôt que bas de gamme. Clairement, je ne pourrais pas revenir au bas de gamme. C’est définitivement un non. J’ai une vieille voiture, mais ma conjointe a une voiture presque 10 ans plus récentes. En la conduisant, je me suis dit que si je devais changer, je ne pourrais plus revenir à mon « bazoo ». l’agrément de conduite était plus élevé. Si j’avais ce genre de véhicule, qu’on peut considérer de très conventionnelle, j’aurais de la difficulté à revenir à ce que j’ai. Dans cette optique, je la garde le plus longtemps possible parce que je sais que je ne voudrais pas revenir à ce genre de voiture qui est très économe.
Ma stratégie est simple, j’avais un niveau de vie très modeste lorsque j’étais étudiant et je l’augmente légèrement avec le temps. Cela permet d’apprécier toutes les petites choses sans sauter d’étape. Je ne pense pas qu’on est plus heureux en achetant des choses chers. Je pense qu’on a un sentiment de bonheur quand on fait quelque chose de peu commun ou qu’on améliore son sort. Par contre, ce moment peut être très temporaire. Il est facile de vouloir toujours mieux…jusqu’au moment où on n’aura pas le choix de redescendre parce qu’on a souhaité aller trop vite. Plus le niveau de consommation est élevé et plus il faudra des éléments extraordinaires pour nous surprendre. J’ai l’impression que la patience est moins valorisée qu’avant. On vit dans un monde ou on veut tout maintenant. La technologie et la grande baisse des taux d’intérêt depuis 40 ans ont certainement accentué cette caractéristique.
Si vous économisez moins ou tout aussi peu que lorsque vous avez commencé à travailler, vous avez le problème d’augmenter trop rapidement votre niveau de vie à mesure que votre salaire augmente. C’est aussi connu sous le nom de « lifestyle creep ». Vous gagnez plus d’argent, mais en réalité, tout passe dans des produits de consommation. Dans l’extrême, on se retrouve avec des joueurs professionnels, des acteurs ou des gagnants de loterie qui avaient amassés des dizaines voire centaines de millions de dollars, mais qui ont réussi (c’est quand même un exploit!) à tout dépenser et à se retrouver à la rue. Dans certains cas, peut-être que c’est votre entourage qui vous incite à dépenser. Quand tout le monde autour de vous ont des belles voitures, des belles maisons et font des gros voyages, vous vous dites que vous voulez vivre ces expériences. La différence d’âge, la différence de salaire et avoir des enfants ou non sont des facteurs importants qui peuvent pousser vers un niveau de vie plus haut ou plus bas. Parfois, ces gros biens de consommation cache un stress financier bien présent.
Un étudiant qui possède une vieille voiture est tout à fait légitime. Après tout, il commence dans la vie, c’est probablement sa première voiture, il a des dettes d’études à payer, etc. Une personne qui fait 100K$ avec une vieille voiture se fait poser des questions. « Pourquoi n’a-t-il pas une BMW? Il fait assez d’argent pour s’en offrir une pourtant. » Étrangement, les gens qui font des bons salaires ont de la pression de faire ressortir leur « richesse »…en la diminuant. Avec ce type de réflexion, ce n’est pas surprenant que des gagnants de loterie aient réussi à tout dépenser!
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